Des espaces immatériels et nomades dédiés à l’exploration des psychédéliques

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Une pratique motivée par les réalités réémergentes

Inspirées du modèle des soins à domicile et d’une nécessité d’adresser l’accès restreint aux communautés, Les Moires ont été (ré)imaginées comme des espaces d’exploration assistés pour les personnes désirant faire usage de substances psychédéliques dans un cadre plus éthique. Nous souhaitons ainsi honorer la diversité des expériences humaines à travers des échanges propices à une réconciliation individuelle et collective.

Dans cette optique, Les Moires prennent la forme d’espaces sécuritaires nomades qui encouragent l’introspection profonde. Notre approche s’enracine dans le respect des traditions et l’autodétermination et collabore de manière réfléchie avec les pratiques inspirées des données probantes et l’approche en réduction des méfaits. Nous sommes particulièrement sensibles aux aspects touchant l’interdisciplinarité et l’interculturalisme, qui se trouvent au cœur même de l’usage de psychédéliques dans une conscience thérapeutique.

Les Moires vous proposent des pauses contemplatives soutenues par des intervenant·e·s dans les domaines de la santé et de la relation d’aide, et ce, à l’abri de la pression du monde extérieur. Dans un cadre supervisé, le soutien et la sécurité sont nos principales préoccupations.

Nous réunissons la voix de personnes d’identités marginalisées et variées (BIPOC-2SLGBTQ+) qui sont optimistes de faire évoluer le discours populaire qui peut parfois se montrer polarisant. Nous n’adoptons aucune moralité indésirable et avons surtout le souci de limiter les préjudices.

Un soutien adapté et sécuritaire (18+)

Notre équipe, composée de professionnel·les en santé et en relation d’aide, cultive l’humilité face aux aspects socioculturels entourant l’utilisation de psychédéliques. Nous nous donnons le mandat de travailler avec diligence et d’être soucieux·ses de nos biais inconscients afin de bâtir des environnements permettant aux individu·es et communautés de fleurir dans leur essence comme leurs capacités.

Nous désirons souligner que, malgré la belle avance que nous avons sur les autres provinces, la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) continue de ne pas couvrir tous les aspects des traitements psychédéliques, notamment les coûts de la médication, les honoraires d’intervenant·es non-médecins nécessaires au schéma de co-thérapie. Pour plusieurs, cette lacune peut être une barrière à l’accessibilité. En réponse à ces lacunes, nous nous engageons à ce que toute intervention de nature médicale soit facturée à l’assurance publique afin d’abolir les coûts d’origine médicaux; à militer pour un éventuel accès universel; et à travailler dans le sens du « net zero trauma by 2070 » tel qu’élaboré par Rick Doblin (MAPS).

Les Moires proposent quatre structures de fonctionnement s’adaptant aux besoins ressentis. Il peut s’agir:

+ De rencontres de préparation et/ou d’intégration

Les rencontres de préparation et/ou d’intégration pour celleux qui décident par elleux-même d’explorer des états émotionnels et altérés induits par les psychédéliques (individuelles ou en groupe)

+ D’assistance individuelle ou en groupe

L’assistance individuelle ou en groupe pour celleux qui décident par elleux-même d’explorer des états émotionnels et altérés induits par les psychédéliques (trip sitting)

+ D’une évaluation médicale

L’évaluation médicale formelle pour celleux qui seraient admissibles à la complétion d’une demande pour un traitement psychédélique non-approuvé (psilocybine ou MDMA) selon la présence de diagnostics spécifiques n’ayant pas répondu aux thérapies conventionnelles (dépression réfractaire, trouble du stress post-traumatique et détresse existentielle de fin de vie) et selon les exigences du Programme d’accès spécial (PAS) de Santé Canada

+ D’une supervision médicale

La supervision médicale de la thérapie assistée par kétamine comme traitement hors-indication de la dépression majeure et du trouble dépressif réfractaire, sur la base d’un consentement éclairé et d’une compréhension adéquate des risques

Mise en garde

L’utilisation de psychédéliques à des fins thérapeutiques constitue un domaine de pratique en émergence qui recèle beaucoup d'inconnus.

Les Moires désirent souligner que la plupart des psychédéliques sont des substances contrôlées à l’exception de la kétamine, qui est légale et régulée dans un cadre médical non récréatif. Pour ce qui est des autres psychédéliques, surtout la psilocybine et la MDMA, la vente, distribution et possession sont toujours illégales, à moins d’obtenir l’autorisation de Santé Canada ou une exemption en vertu du paragraphe 56(1) de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (LRCDAS).

Vu l’interruption de la recherche scientifique pour des raisons politiques depuis les années 1970, il n’existe toujours aucune étude liée aux risques à long terme. Cela dit, certaines données scientifiques sur l’innocuité de ces substances sont encourageantes. L’usage de psychédéliques en santé mentale demeure donc une pratique hors indication au profil de risque incertain.

Les Moires n’encouragent en aucun cas l’utilisation de substances psychotropes. Advenant leur usage personnel, un encadrement et une bonne compréhension des risques associés sont fortement recommandés: c’est ce qu’on appelle un consentement éclairé*. De plus, Les Moires n’ont aucune affiliation avec quelconque entité pharmaceutique ni corporative. Toute activité médicale sera menée dans le respect des obligations déontologiques et tout service assurable sera facturé à la RAMQ selon les normes en vigueur.

*sera expliqué durant les rencontres

Des faciliteur·rices dévoué·es

Andrew Bui-Nguyen

Andrew Bui-Nguyen (il/lui/iel)

Médecin-omnipraticien 
Formations MAPS et Therapsil

Médecin-omnipraticien pratiquant depuis 2016, je travaille en GMF au centre-ville de Montréal ainsi qu’à temps partiel aux soins intensifs d’un hôpital rural des Laurentides. Depuis le début de mon parcours professionnel, j’ai à cœur l’amélioration des soins offerts aux communautés marginalisées, notamment en ce qui a trait à la toxicomanie, la santé sexuelle et la médecine transaffirmative.

J’ai bon espoir que Les Moires traceront la continuité de mes espoirs d’autonomisation et de changement des mentalités individuelles et sociales dans le but de créer une plus grande ouverture devant la nécessité des traitements psychédéliques en santé mentale.

Les Moires arrivent à un moment où je ressens une urgence de vivre et une nécessité impérieuse d’affirmation face aux rhétoriques oppressives qui veulent nous effacer et brimer notre créativité. Dans les dernières années, la désillusion et la fatigue compassionnelle, alimentées par le rythme effréné de nos systèmes brisés et par la pratique médicale québécoise appauvrie, se sont jointes aux coups et contrecoups à endurer. La perte du combat de mon meilleur ami contre sa santé mentale a pour moi été un point de bascule culminant qui continue de nourrir un besoin viscéral de faire mieux. Comme moi, il était médecin non hétérosexuel et ostentatoirement racisé. Je partageais avec lui les éloges et les déceptions dans une poésie nihiliste. Je l’amène finalement avec moi dans ce projet où je retrouve notre Atropos, déesse qui tranche le fil de nos vies et nous pousse à prendre conscience de notre fragilité, à exister pleinement, et à revaloriser les échanges humains de qualité dans un climat sécuritaire et éthique.

Frédéric Bellemare

Frédéric Bellemare (il/lui/iel)


Coach en préparation et intégration des psychédéliques

Je me considère un être humain sensible et empathique dont les parcours personnel et professionnel ont profondément façonné la compréhension de l’individualité humaine. Ma trajectoire m’a encouragé à explorer la complexité de l’être humain et mon expérience en gestion d’une clinique médicale spécialisée dans le traitement des toxicomanies m’a permis de développer ma facilité naturelle pour l’intervention et la relation d’aide. Vu le peu de ressources auxquelles j’avais accès, et ce, malgré l’importance de mon rôle, la majeure partie de mon travail à la clinique consistait en une intervention régulière auprès des usager·ères et à l’accueil de situations de crise et d’une détresse psychologique. Cette clientèle a révélé ma capacité à créer des environnements calmes et sécuritaires imprégnés de bienveillance et d’ouverture.

À l’extérieur du monde médical et clinique, j’ai pris part à la mise en place de programmes éducatifs en lien avec la crise des opioïdes et la distribution de naloxone dans nos milieux. Ces expériences ont renforcé ma conviction en l’importance de la douceur dans nos interactions avec autrui.

Partenaires

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